Lancy
La banquette arrière tremble
avec le moteur, les odeurs de sueurs et d’hôpital finissent par prendre
tout l'espace dans lequel je suis confinée, la journée commence mal.
Je
finis par ouvrir la fenêtre et mettre mon casque pour ne pas entendre le
chauffeur s’égosiller. Un nouveau passager monte et se pose à cote de moi, il
essaye de discuter avec le chauffeur.
"-
Alors beau jeune homme, le lycée ? Dit le passager, se retournant vers moi.
-
Oui. Répond dis-je incertaine.
-
Pas bavard à ce que je vois. Comprenant qu'il s'adresse bien a moi j’enlève mon
casque (même si je l'entendais très bien avec), c'est une question de respect.
-
Alors qu'elle classe? Lâcha l'homme sans s'excuser.
-
Première scientifique.
-
Bon courage et faite attention au redoublement.
-
Oui ce serait con, j'ai déjà perdu un an de ma vie à courir.
-
Oh, alors...
-
Vous êtes arrivés, interrompit le chauffeur, allez sortez!
-
Au revoir. Dis-je en sortant du véhicule laissant derrière moi un halluciné et
un fasciste."
Le
chauffeur refuse mon argent et s'empresse de désinfecter le siège sur lequel
j’étais assise avec un produit qui malgré la distance me fout la migraine, les
humains ont de la chance parfois. Le taxi fini par partir à toute vitesse. Me
voilà en plan devant le bahut, bien dépitée.
***
J'avance
et franchis le portail d'un pas lent, blasée, contemplant le ciel
dégagé et les alentours. J'arrive dans l'allée. Je vois les parcs, la fontaine
et le château; on se croirait à la renaissance (ridicule). Je finis par
remettre mon casque, je monte le son pour n'entendre que la musique. Et oui, c'est pas toujours simple d'avoir l’ouïe relativement fine. Me faisant
bousculer par de nouveaux arrivants, je m'éloigne et m'installe contre un
arbre, enfin tranquille bien que beaucoup de regards se focalisent sur moi a
cause de mon apparence d'adolescent sexy dont je pâtis beaucoup parce que je
suis une fille.
De
plus la "délicate" mélodie que j'écoute choque les lycéens qui
s'éloignent de moi, bande de mauviettes.
Tant mieux, je déteste cette ambiance.
Les rentrées, rien de plus gnangnan. Les gens se collent les uns
aux autres, se complimentant et critiquant à tout va d'autres personnes
qu'en grande partie ils ne connaissent pas.
Et
tout ÇA pour se faire des FAUX amis, c'est tellement débile, a force d'avoir
vécu en meute j'ai était habitué à de vrais liens, ceux qui font mal quand ils
se rompent.
Puis,
il faut dire que, comme je ressemble à un garçon, je me prends souvent les
critiques en pleine face mais bon, après on vient me voir
pour faire "ami ami" parce que je suis originale. NON MAIS DE QUOI
J'ME MÊLE, C'EST MA VIE, MERDE!!! Vous me faites chier.
C'est
pourquoi, chaque rentrée, je m'isole. J'aurais dû rester seule dans la nature
plutôt que de revenir en ville. Remarque maintenant j'ai compris, alors
j'ignore tout le monde et j'emmerde personne (à part ceux qui me
cherchent...).
Je
ferme les yeux et pense aux autres, car pour une fois je ne serais pas la seule
inhumaine dans ce lycée. Je vais me prendre en main. J'ouvre les yeux et
regarde dans le vide. Je me laisse bercer par la musique et m'assoupis.
C'est
alors que je sens une odeur délicate, suave, une odeur de magie. Je sors de ma
rêverie et là, j'vois une brunette à la tenue extravagante qui saute et fait le
singe devant moi. Elle me fait des grimaces et remue ses bras dans tous les
sens. C'est
qui cette timbrée? Qu'est-ce qu'elle fout?
Sérieusement
tout le bahut nous regarde, à croire qu'elle veut que je la bouffe. Elle lâche
un soupir violent et part en grognant. J'enlève de nouveau mon casque et pas le
temps de me redresser qu'un beau brun se penche au-dessus de moi.
"
Bah dit donc pas commode l'autre folle, dit-il avec un grand sourire capable de
vendre du rêve a n'importe quelle adolescente. Je m'appel Alexandre et toi ?
-
Lancy..., ma voix a déraillé en prononçant mon prénom.
-
Alors t'es bien une fille ?
-Oui.
Je peux me lever ?" Il se pousse me permettant de me relever mais
m'attrape par le bras pour m'aider.
"
Ouah si t'avais été un mec t'aurai été mon rival. Sinon, je suis en première
S et toi?
-
Aussi, tu peux me lâcher STP ?" Un grondement d’énervement sort de ma cage
thoracique, une bouffé de chaleur m'envahit.
"
Oups... je savais pas que tu grognais, c'est chelou !" Ses yeux se sont
illuminés et son bras étreint le mien plus puissamment que jamais." Plutôt
surnaturel ? "
"
Ouais le genre de personne qui s'emporte vite quand on les écoute pas, et qui
les nuits de pleine lune bouffe tout ce
qui passe à porter de sa gueule y compris les hommes qui se croient trop
tenaces."
Maintenant il
vas me lâcher, à part si il veut vraiment que je le tue. Gagnée. Alexandre lâche mon bras pris
de tremblements. Il se place devant moi et je ne peux m’empêcher de
penser : bon débarra, le
petit homme a enfin compris qui est la vraie bête du groupe. Alexandre
se retourne alors face a moi les yeux larmoyant. J'y
suis allée trop fort ou il a vraiment pas de couilles?
"-
WOUHA TU ES VRAIMENT UN LOUP GAROUS!!! "
Il hurle si
fort que mon tympan laisse maintenant mon âme s’échapper. (Il est suicidaire...)
Ma
main a déjà saisi son cou, mais je suis forcée de lâcher prise, car, en
hurlant, monsieur a attiré le regard de tout le bahut sur nous. Un cercle
d'yeux oppressant ainsi que des murmures, qui ne peuvent m’empêcher de trembler:
"Oh ! Il en existe encore ?" ; "Je savais qu'il y aurait des
monstres... mais tout de même."; "Il a une tête de chiot."...
Les
odeurs de peur, de..., d’excitation. Alexandre me prend par la main et
m’entraîne en courant, il
est rapide pour un humain. On s’arrête derrière un arbuste. Il s'assoit
et je m'accroupis près de lui en fureur. Si je ne me calme pas je vais me
transformer. Alexandre a l'air d'avoir compris sa boulette et
se recroqueville sur lui-même.
"
Je suis désolé, je ne m'attendais pas à ce que les
gens réagissent comme ça, dit-il d'un ton plein de remords. Si tu
veux, tu peux me mordre pour te calmer
-
Euh.. non. Je grogne maintenant et je sens mes sens s’accroître.
- Ecoute. Quand j'étais petit, un loup garou m'a sauvé durant la
guerre après que... après que j'ai mis le feu à ma
maison... Alexandre devient écarlate, Depuis je...
-
Tu es débile, l'interrompis-je; la haine que j'éprouve s'éloigne face à cet
abruti.
-
tu as... de beaux yeux...., L’excitation dans sa voix est apparente, Enfin, pardonne-moi, je ne savais pas que les filles... s'emportaient si vite.
-
On ne s'emporte pas à la base; je suis si gênée que ma voix monte dans les
aiguës. C'est juste une question de pouvoir plus il est grand...
-
Moins vous le contrôlait, Lancy tient c'est le numéro de la salle de classe. Il
me tend un bout de papier puis me montre une porte sur le côté du bâtiment. Il y
a des toilettes si tu veux te calmer, je te laisse. Il me gratifie de nouveau
d'un sourire charmeur."
Je
le remercie d'un mouvement de tête et part vers la porte indiqué. Alexandre se
relève quand je suis assez loin mais il reste penché en avant comme pour ne pas
me dépasser en taille pourtant je suis un minus. Alexandre...
il aurait pu être un loup vu son comportement... un vrai soumis.
***
Je
passe ma tête sous l'eau froide et me regarde dans le miroir, mes yeux sont
ceux d'un loup enragé, un rouge vif anormal, pourtant j'ai réussi à me
contrôler.
C'est
alors qu'un groupe de fille rentre dans la pièce. L'une empeste la peur. Je les
regarde à travers le reflet de la glace. Deux des filles soutiennent l'autre
puis elles se figent. L'une d'elles se redresse et regarde dans ma
direction.
" -
Non mais putain, je rêve ! Lance-t-elle. Je crois que ce crétin s'est trompé de
chiotte.
-
C'est débile, dit la petite blonde qui l'accompagne."
La petite, légèrement soutenue par ses "amies", bascule et se ratrape sur Miss-putain.
La petite, légèrement soutenue par ses "amies", bascule et se ratrape sur Miss-putain.
"-
Non mais me touche pas avec ton putain de bras infecté ! En disant ça la brune
se précipite à levier
-Saleté
de sorcière ! Elle m'a contaminé, grogne-t-elle en se frottant le bras"
Je
sens que ça va mal se passer. Les deux compères restées ensemble à l'arrière
s'approchent de moi. La grande brune (Miss-putain) me pose la main sur l'épaule. Je ferme les
yeux
"-
Ca va ?, elle se penche contre moi, Non mais enfaîte t'es un putain de beau
gosse. Moi c'est Amanda; elle, c'est Élisa, Elle indique la blonde a coté de
moi, et elle c'est...
-
KYYAAAAAAAAAA!"
Le
hurlement de la brune à l’évier près de moi me défonce le crâne. Je me
redresse, elle s’est jetée par terre et me pointe du doigt et tremble.
"-
Putain Flavie t'es totalement conne! S'exclame Amanda; T'as un putain de
problème.
-
Ses,...ses..., Ses yeux, hurle la crotte de mouches.
-Un
monstre, dit alors Élisa.
-
Sérieux, t'es un putain de vampire, dit Amanda en se tournant vers moi. Tu
voulais nous bouffer hein ! espèce de putain...
-
La ferme, je l’interromps. On t’a pas appris ce que c'est la politesse. Puis
t'as dit quoi ? Vampire ? Me compare pas à eux je suis différente. Je la saisis à
la gorge. Vois-tu, si l'un d'eux devait te tuer parce qu'il a faim, tu
souffrirais peu de temps, alors que moi… Je la gratifie d'un sourire, Je
t’ouvrirais lentement le corps et je jouerai avec tes entrailles en te
bouffant."
Je
la lâche, soudainement calmée par cette sortie de rage. Je les regarde s'enfuir
en hurlant au psychopathe.
Je
vais être virée. Qu'est ce qui m'a pris ? Tu es conne. Je
tape dans le lavabo qui se casse. De l'eau gicle sur mon visage et je reste là
planté, sans bouger.
Un
homme rentre dans la salle, un adulte, certainement un prof.
"-
Mademoiselle Lancy, la sonnerie a sonné. Vous devriez aller en cours."
Je
me tourne vers lui, c'est un homme dans la quarantaine, blond le teint bronzé.
"Hum
hum, Mademoiselle Lancy, je ne suis pas votre ennemi vous êtes ici pour vous
amuser certes, mais aussi pour étudier.
-
Vais être virée, lui dis-je d'un ton neutre.
-
Non. Voyez-vous, comme je suis Léo Leone le directeur de cet établissement je
peux passer certains détails... Savez-vous où est votre classe Mademoiselle?
Son ton est celui d'un aristocrate anglais qui se veut rassurant.
-
Oui
-
Ne vous inquiétez pas vous saurez vous contrôler, maintenant je vous serai grés
d'y aller."
***
J'arrive
à l'étage indiqué sur le bout de papier. Alexandre je te dois une fière
chandelle d'avoir tout détaillé sinon je me serais pommé. J'avance
toujours humidifiée par la casse de l'évier.
C'est
alors que je j'assiste à un spectacle des plus... des plus particuliers. Devant ma
salle de classe une jolie fille tend la main vers la poignée puis renonce comme
si c'était l'effort le plus grand de toute sa vie. Je m'approche encore, elle
ne m'a pas entendu, certainement parce qu'elle est très concentrée.
"-
Tu peux le faire vas-y Lydia ouvre cette porte..., Elle hésite devant la
poignée. Non, je veux ouvrir. J'ouvre. Elle parle d'un ton déterminé. J'ouvre
pas. Si j'ouvre..."
Elle
me fais penser à un ange démunis. Il faut dire que sa robe blanche, ses
beau cheveux longs et blonds lui donnent l'aire d'un ange, mais les anges
n'abandonnent jamais alors qu'elle... si. Je dois bien l'aider je vais pas
rester derrière elle en attendant qu'elle ouvre, sinon ça va être long. Le plus
louche dans l'histoire c'est qu'il y a des créatures dans la salle et ils ont
forcément dû l'entendre, les salauds. Ça y est, je m'énerve, il suffit
vraiment d'un rien. Une odeur de peur m'envahit soudain, la
ptite d'moiselle est tournée face à moi totalement terrifiée. Je
suis SI effrayante que ça ? Elle se met maintenant à trembler. Décidément
c’est pas ma journée.
"
Tu as besoin d'aide? Ma voix est transformée par une sympathie exagérée.
-
Oui... s'il vous plaît.
-
Je m'appelle Lancy enchantée.
-
Lydia... Elle est sur le point de pleurer. Vous êtes un faélien?
-
Oui pourquoi? Ma voix a déraillé.
-
Rien... dit-elle pleine de frayeur.
-
Tu peux te décaler que j'ouvre? Et pas la peine de chialer, non mais je t'en
foutrai des gens qui savent pas tourner une poignée."
Je
suis définitivement énervée, l'autre se met vraiment à pleurer mais finit par
se décalée. Je lui montre la poignet, la saisie, j'inspire et je rentre dans la
salle de classe accompagnée d'un grand fracas et d'un "Yo", je tiens la porte à Lydia et
prends une grosse voix:
"- Tu peux rentrer maintenant."
"- Tu peux rentrer maintenant."
Le
prof me fixe avec des yeux ronds comme des billes ainsi que toute la classe, je
sers les poings énervée et c'est la que je m'en rend compte; j'ai arraché la
poignée de porte, la pauvre est fracturée dans ma main. Fais chier. Je me frotte le crane et sort la seule chose qui me
vient a l'esprit en me dirigeant vers une des chaises de classe.
"
Désolée, c'est vraiment pas solide ce machin."
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