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mercredi 29 juin 2016

Chapitre 1 - Lydia

Lydia

Je m'approche lentement du portail. J'entends beaucoup de bruit et j'aperçois un nombre impressionnant de personnes. Je ferme les yeux et me retiens de partir en courant comme me le dicte mon instinct. C'est la première fois depuis que je me suis enfuie que je vois autant de personnes rassemblées. Dans mon ancienne meute, on avait l'habitude des grands événements qui rassemblaient tous les membres de la meute et leurs familles. Mais, après deux mois de totale solitude et mon passé compliqué, j'ai appris à avoir peur des gens.

Je m'approche un peu plus du portail et tente de faire un pas dans la cour, mais je n'y arrive pas ! Mes jambes restent figées, comme prise dans la glace. Alors, j'attends. J'attends que la cour se vide un peu. Une fois cela fait, après la sonnerie, je me précipite vers les fiches de classe et cherche laquelle correspond à ma classe. Je regarde la salle et ignore le nom et l'espèce des autres élèves de ma classe. Je me précipite vers la salle indiquée et m'arrête devant, un peu essoufflée.
Je m’apprête à toquer à la porte quand mon bras s'arrête à quelque centimètres de cette dernière. Et si je suis la dernière ! Tous le monde va me regarder ! Le professeur va peut-être me punir ! Il agira peut-être comme l'alpha de mon ancienne meute ! Je retient un cri qui se glisse dans ma gorge en même temps que ces idées me viennent à l'esprit.
Je tente alors de me ressaisir et lève à nouveau le bras pour toquer, mais n'y arrive pas. Je réitère plusieurs fois mon geste, mais sans succès.
"- Tu peux le faire vas-y Lydia ouvre cette porte..., j'essaye en vain de m'encourager. Non, je veux ouvrir. J'ouvre... Aller frappe à la porte Lydia. "

 Quand, d'un seul coup, je sens une odeur de loup-garou près de moi. Il me regarde avec de grands yeux et grimace.
" Tu as besoin d'aide?
- Oui... s'il vous plaît." Je lui réponds mais tout mon être tremble à l'idée d’être découverte.
"- Je m'appelle Lancy enchantée.
- Lydia..." Je la sens maintenant l'odeur du dominant, de l'alpha, je ressens la puissance en lui, son agacement qui monte.
"- Vous êtes un faélien? Ma voix vole en éclats.
- Oui pourquoi ?" La colère qu'il éprouve se fait ressentir plus intensément
"- Rien... " Je vais mourir égorgée pour avoir posé cette question, il n'aura besoin que d'une main.
"- Tu peux te décaler que j'ouvre? Et pas la peine de chialer, non mais je t'en foutrai des gens qui savent pas tourner une poignée."
 Sa main fond comme un éclair sur la poignée et ouvre la porte violemment, l'inconnu entre en lançant un tonitruant « Yo ». Je reste figée derrière ce loup-garou qui tenait désormais la poignée de la porte dans ses mains, laissant cette dernière gisant lamentablement sur ces gonds, avec un trou à la place de la dite poignée de porte. Je fais instinctivement un pas en arrière et respire à grandes goulées d'air.
"- Tu peux rentrer maintenant. Hurle-t-il."

L'étrange personnage semble alors se rendre compte qu'il tient la poignée et se tourne vers la prof. Il se frotte alors la tête et lance un «Désolé, c'est vraiment pas solide ce machin.». Le prof le regarde d'un œil mauvais et terrifié, et lui désigne une chaise qu'il rejoint lentement. Il se rend alors compte de ma présence et ses traits s'adoucissent. Il me désigne la dernière place de libre que je m'empresse de rejoindre. Une fois installée, je me rends compte de  la position dans laquelle je suis : L'étrange loup-garou est à côté de moi, une sorcière est derrière moi et un vampire très très énervé est juste derrière lui. Le prof commence le cours par des présentations générales. Mais il est interrompu.

Chapitre 1 - Arya

Arya


Cela fait dix minutes que j'attends devant le portail. J'avais prévu de venir en avance pour éviter de croiser d'autres personnes. Ce lycée est certes imposant mais ce n'est rien par rapport au manoir de mes parents. Rien que de penser à eux, cela m'énerve.
Le directeur vient d'arriver. Je vais enfin pouvoir renter. A peine le portail est-il ouvert que je me dirige vers les fiches que j'avais vu, le directeur les avait afficher quelques instant plutôt. Il s'agissait de la constitution des classes. Je regarder avec attention. Alors 1ere S il y avait 6 humains qui, comme d'habitude, vont être terrorisés par les surnaturels, 1 enfant-dragon, dont je me méfiais connaissant le caractère peu aimable des dragons, 1 sorcière que j'allais essayer d'éviter vu les rumeurs qui couraient sur ces dernières, et enfin 2 loup-garous qui s'ils me cherchent pourraient bien me trouve à coup de dents dans la jugulaire ou à coup de point dans la figure. J’hésitais encore vu le goût peu agréable de leur sang. Je regardais le numéros de la salle puis partais dans sa direction avant que les autres élèves n'arrivent. Je me calais contre le mur, sortais mes écouteur et un livre, et j’oubliais tout autour de moi, me transportant dans le monde mystérieux des livres. Je ne sais combien de temps je restais comme ça quand je sentis une présence dans le couloir où j'étais. A l'odeur se n'était pas un loup-garou. Je décidais alors de l'ignorer. Elle se mis à gesticuler devant moi jusqu'au moment où elle s'entrave et tomba à mes pieds. J’ôtais alors mes écouteurs et la regardais. Elle me dis alors de la manière la moins naturelle du monde :
"Il est sympa ce mur. J'aime bien, pas toi ?"
Sa remarque était tellement bizarre que j'en restait bouche bée. Devant cette étrange personnage me vint alors 2 pensées: tout d'abord restait le plus loin possible d'elle et deuxièmement, venir en avance était une mauvaise idée la prochaine fois je viendrait au dernier moment."
De plus, j'étais à présent convaincue de connaître la sorcière, elle était devant moi. Je comprenais alors les rumeurs qui courrait sur elle et ces semblables.
Je n’eus pas a lui répondre puisque 3 autres filles arrivaient dans le couloir. C'était à coup sûr les 3 humaines de la classe. Je me remis à ma lecture mais entendis malgré
tout qu'elles connaissaient la sorcière, et ne semblaient pas l'apprécier comme toutes les autres personnes étant d'une race différente de la leur. Et je n'était pas la seul a les entendre vu l'air mécontent sur le visage de la sorcière. Enfin sauf si c'était parce que je ne lui avait pas répondu. Tout à coup elles semblèrent s'apercevoir de ma présence. Elles commencèrent alors à me parler. Ayant appris la politesse, j’ôtais mes écouteurs. Je n'aurais pas dû, cela m'aurait éviter d'entendre leurs paroles vraiment, mais alors vraiment stupide. Celle qui semblait être la chef du groupe me dit alors :
"Et, toi ! T'es quoi l'attarder ! Oh, je sais, tu dois être un zombi. Tu t'es tromper de salle, on n'a pas de zombi dans notre classe heureusement. Ça va, t'es pas aussi moche que tes semblables. Par contre t'as bien l'air aussi lente ! J'ai pas raison les filles"

A la suite de cela elles on toutes les trois éclatées de rire fier de leur insulte. Cependant elles ne savait pas à qui elles s'en étaient pris. Elles allaient s'en mordre les doigts toute l'année. Je tournais la tête rapidement dans leur direction. En faisant cela ma mèche c'est soulever, laissant apparaître un instant mon œil rouge étincelant de rage. Les deux sous-fifres avait les yeux fermés et donc elles ne s'en rendirent pas compte. Leur chef, par contre, n'en fut pas épargnée. Elle se tue d'un seul coup et déglutie difficilement. Puis suivit de ses deux copines elle battit en retrait vers l’extérieur d'un pas rapide. Elle venait de se rendre compte qu'elle avait fait une grosse boulette que j'allais lui faire payer. Le reste de l'attente avant la sonnerie se fit dans un silence total. La sorcière devait s'être rendu compte que j’étais de mauvais poils car ne fit plus aucune autre remarque bizarre. A sonnerie retentit dans l'établissement marquant le début des cours.

mardi 16 février 2016

Chapitre 1 - Lancy

Lancy



J'ouvre la portière avant du taxi qui vient de s’arrêter, désespérée, et tend l'adresse au chauffeur sans lui adresser un mot. En voyant l'adresse l'homme obèse et hideux me fait signe de monter à l’arrière. Je lui obéis et le regarde me fermer dans l’habitacle d'une main prudente grâce à une vitre coulissante, le tout en me jugeant de haut en bas, montrant définitivement qu'il n'est qu'un raciste éspèciste.
La banquette arrière tremble avec le moteur, les odeurs de sueurs et d’hôpital finissent par prendre tout l'espace dans lequel je suis confinée, la journée commence mal.
Je finis par ouvrir la fenêtre et mettre mon casque pour ne pas entendre le chauffeur s’égosiller. Un nouveau passager monte et se pose à cote de moi, il essaye de discuter avec le chauffeur.
"- Alors beau jeune homme, le lycée ? Dit le passager, se retournant vers moi.
- Oui. Répond dis-je incertaine.
- Pas bavard à ce que je vois. Comprenant qu'il s'adresse bien a moi j’enlève mon casque (même si je l'entendais très bien avec), c'est une question de respect.
- Alors qu'elle classe? Lâcha l'homme sans s'excuser.
- Première scientifique.
- Bon courage et faite attention au redoublement. 
- Oui ce serait con, j'ai déjà perdu un an de ma vie à courir.
- Oh, alors...
- Vous êtes arrivés, interrompit le chauffeur, allez sortez!
- Au revoir. Dis-je en sortant du véhicule laissant derrière moi un halluciné et un fasciste."
Le chauffeur refuse mon argent et s'empresse de désinfecter le siège sur lequel j’étais assise avec un produit qui malgré la distance me fout la migraine, les humains ont de la chance parfois. Le taxi fini par partir à toute vitesse. Me voilà en plan devant le bahut, bien dépitée.

***

J'avance et franchis le portail d'un pas lent, blasée, contemplant le ciel dégagé et les alentours. J'arrive dans l'allée. Je vois les parcs, la fontaine et le château; on se croirait à la renaissance (ridicule). Je finis par remettre mon casque, je monte le son pour n'entendre que la musique. Et oui, c'est pas toujours simple d'avoir l’ouïe relativement fine. Me faisant bousculer par de nouveaux arrivants, je m'éloigne et m'installe contre un arbre, enfin tranquille bien que beaucoup de regards se focalisent sur moi a cause de mon apparence d'adolescent sexy dont je pâtis beaucoup parce que je suis une fille. 
De plus la "délicate" mélodie que j'écoute choque les lycéens qui s'éloignent de moi, bande de mauviettes. 
Tant mieux, je déteste cette ambiance. Les rentrées, rien de plus gnangnan. Les gens se collent les uns aux autres, se complimentant et critiquant à tout va d'autres personnes qu'en grande partie ils ne connaissent pas. 
Et tout ÇA pour se faire des FAUX amis, c'est tellement débile, a force d'avoir vécu en meute j'ai était habitué à de vrais liens, ceux qui font mal quand ils se rompent.
Puis, il faut dire que, comme je ressemble à un garçon, je me prends souvent les critiques en pleine face mais bon, après on vient me voir pour faire "ami ami" parce que je suis originale. NON MAIS DE QUOI J'ME MÊLE, C'EST MA VIE, MERDE!!! Vous me faites chier.

C'est pourquoi, chaque rentrée, je m'isole. J'aurais dû rester seule dans la nature plutôt que de revenir en ville. Remarque maintenant j'ai compris, alors j'ignore tout le monde et j'emmerde personne (à part ceux qui me cherchent...).
Je ferme les yeux et pense aux autres, car pour une fois je ne serais pas la seule inhumaine dans ce lycée. Je vais me prendre en main. J'ouvre les yeux et regarde dans le vide. Je me laisse bercer par la musique et m'assoupis.
C'est alors que je sens une odeur délicate, suave, une odeur de magie. Je sors de ma rêverie et là, j'vois une brunette à la tenue extravagante qui saute et fait le singe devant moi. Elle me fait des grimaces et remue ses bras dans tous les sens. C'est qui cette timbrée? Qu'est-ce qu'elle fout?
Sérieusement tout le bahut nous regarde, à croire qu'elle veut que je la bouffe. Elle lâche un soupir violent et part en grognant. J'enlève de nouveau mon casque et pas le temps de me redresser qu'un beau brun se penche au-dessus de moi.
" Bah dit donc pas commode l'autre folle, dit-il avec un grand sourire capable de vendre du rêve a n'importe quelle adolescente. Je m'appel Alexandre et toi ?
- Lancy..., ma voix a déraillé en prononçant mon prénom.
- Alors t'es bien une fille ?
-Oui. Je peux me lever ?" Il se pousse me permettant de me relever mais m'attrape par le bras pour m'aider.
" Ouah si t'avais été un mec t'aurai été mon rival. Sinon, je suis en première S et toi?
- Aussi, tu peux me lâcher STP ?" Un grondement d’énervement sort de ma cage thoracique, une bouffé de chaleur m'envahit.
" Oups... je savais pas que tu grognais, c'est chelou !" Ses yeux se sont illuminés et son bras étreint le mien plus puissamment que jamais." Plutôt surnaturel ? "
" Ouais le genre de personne qui s'emporte vite quand on les écoute pas, et qui les nuits de pleine lune bouffe tout ce qui passe à porter de sa gueule y compris les hommes qui se croient trop tenaces."
Maintenant il vas me lâcher, à part si il veut vraiment que je le tue. Gagnée. Alexandre lâche mon bras pris de tremblements. Il se place devant moi et je ne peux m’empêcher de penser :  bon débarra, le petit homme a enfin compris qui est la vraie bête du groupe. Alexandre se retourne alors face a moi les yeux larmoyant.  J'y suis allée trop fort ou il a vraiment pas de couilles?

 "- WOUHA TU ES VRAIMENT UN LOUP GAROUS!!! "

Il hurle si fort que mon tympan laisse maintenant mon âme s’échapper. (Il est suicidaire...)
Ma main a déjà saisi son cou, mais je suis forcée de lâcher prise, car, en hurlant, monsieur a attiré le regard de tout le bahut sur nous. Un cercle d'yeux oppressant ainsi que des murmures, qui ne peuvent m’empêcher de trembler: "Oh ! Il en existe encore ?" ; "Je savais qu'il y aurait des monstres... mais tout de même."; "Il a une tête de chiot."...
Les odeurs de peur, de..., d’excitation. Alexandre me prend par la main et m’entraîne en courant, il est rapide pour un humain. On s’arrête derrière un arbuste. Il s'assoit et je m'accroupis près de lui en fureur. Si je ne me calme pas je vais me transformer. Alexandre a l'air d'avoir compris sa boulette et se recroqueville sur lui-même.
" Je suis désolé, je ne m'attendais pas à ce que les gens réagissent comme ça, dit-il d'un ton plein de remords. Si tu veux, tu peux me mordre pour te calmer
- Euh.. non. Je grogne maintenant et je sens mes sens s’accroître.
- Ecoute. Quand j'étais petit, un loup garou m'a sauvé durant la guerre après que... après que j'ai mis le feu à ma maison... Alexandre devient écarlate, Depuis je...
- Tu es débile, l'interrompis-je; la haine que j'éprouve s'éloigne face à cet abruti. 
- tu as... de beaux yeux...., L’excitation dans sa voix est apparente, Enfin, pardonne-moi, je ne savais pas que les filles... s'emportaient si vite.
- On ne s'emporte pas à la base; je suis si gênée que ma voix monte dans les aiguës. C'est juste une question de pouvoir plus il est grand...
- Moins vous le contrôlait, Lancy tient c'est le numéro de la salle de classe. Il me tend un bout de papier puis me montre une porte sur le côté du bâtiment. Il y a des toilettes si tu veux te calmer, je te laisse. Il me gratifie de nouveau d'un sourire charmeur."
Je le remercie d'un mouvement de tête et part vers la porte indiqué. Alexandre se relève quand je suis assez loin mais il reste penché en avant comme pour ne pas me dépasser en taille pourtant je suis un minus. Alexandre... il aurait pu être un loup vu son comportement... un vrai soumis.

***

Je passe ma tête sous l'eau froide et me regarde dans le miroir, mes yeux sont ceux d'un loup enragé, un rouge vif anormal, pourtant j'ai réussi à me contrôler.
C'est alors qu'un groupe de fille rentre dans la pièce. L'une empeste la peur. Je les regarde à travers le reflet de la glace. Deux des filles soutiennent l'autre puis elles se figent. L'une d'elles se redresse et regarde dans ma direction.
" - Non mais putain, je rêve ! Lance-t-elle. Je crois que ce crétin s'est trompé de chiotte.
- C'est débile, dit la petite blonde qui l'accompagne."
La petite, légèrement soutenue par ses "amies", bascule et se ratrape sur Miss-putain.
"- Non mais me touche pas avec ton putain de bras infecté ! En disant ça la brune se précipite à levier
-Saleté de sorcière ! Elle m'a contaminé, grogne-t-elle en se frottant le bras"
Je sens que ça va mal se passer. Les deux compères restées ensemble à l'arrière s'approchent de moi. La grande brune (Miss-putain) me pose la main sur l'épaule. Je ferme les yeux
"- Ca va ?, elle se penche contre moi, Non mais enfaîte t'es un putain de beau gosse. Moi c'est Amanda; elle, c'est Élisa, Elle indique la blonde a coté de moi, et elle c'est...
- KYYAAAAAAAAAA!"
Le hurlement de la brune à l’évier  près de moi me défonce le crâne. Je me redresse, elle s’est jetée par terre et me pointe du doigt et tremble.
"- Putain Flavie t'es totalement conne! S'exclame Amanda; T'as un putain de problème.
- Ses,...ses..., Ses yeux, hurle la crotte de mouches.
-Un monstre, dit alors Élisa.
- Sérieux, t'es un putain de vampire, dit Amanda en se tournant vers moi. Tu voulais nous bouffer hein ! espèce de putain...
- La ferme, je l’interromps. On t’a pas appris ce que c'est la politesse. Puis t'as dit quoi ? Vampire ? Me compare pas à eux je suis différente. Je la saisis à la gorge. Vois-tu, si l'un d'eux devait te tuer parce qu'il a faim, tu souffrirais peu de temps, alors que moi… Je la gratifie d'un sourire, Je t’ouvrirais lentement le corps et je jouerai avec tes entrailles en te bouffant."
Je la lâche, soudainement calmée par cette sortie de rage. Je les regarde s'enfuir en hurlant au psychopathe. 
Je vais être virée. Qu'est ce qui m'a pris ? Tu es conne. Je tape dans le lavabo qui se casse. De l'eau gicle sur mon visage et je reste là planté, sans bouger.
Un homme rentre dans la salle, un adulte, certainement un prof.
"- Mademoiselle Lancy, la sonnerie a sonné. Vous devriez aller en cours."
Je me tourne vers lui, c'est un homme dans la quarantaine, blond le teint bronzé.
"Hum hum, Mademoiselle Lancy, je ne suis pas votre ennemi vous êtes ici pour vous amuser certes, mais aussi pour étudier.
- Vais être virée, lui dis-je d'un ton neutre.
- Non. Voyez-vous, comme je suis Léo Leone le directeur de cet établissement je peux passer certains détails... Savez-vous où est votre classe Mademoiselle? Son ton est celui d'un aristocrate anglais qui se veut rassurant.
- Oui
- Ne vous inquiétez pas vous saurez vous contrôler, maintenant je vous serai grés d'y aller."
   
***

J'arrive à l'étage indiqué sur le bout de papier. Alexandre je te dois une fière chandelle d'avoir tout détaillé sinon je me serais pommé. J'avance toujours humidifiée par la casse de l'évier.
C'est alors que je j'assiste à un spectacle des plus... des plus particuliers. Devant ma salle de classe une jolie fille tend la main vers la poignée puis renonce comme si c'était l'effort le plus grand de toute sa vie. Je m'approche encore, elle ne m'a pas entendu, certainement parce qu'elle est très concentrée.
"- Tu peux le faire vas-y Lydia ouvre cette porte..., Elle hésite devant la poignée. Non, je veux ouvrir. J'ouvre. Elle parle d'un ton déterminé. J'ouvre pas. Si j'ouvre..."
Elle me fais penser à un ange démunis. Il faut dire que sa robe blanche, ses beau cheveux longs et blonds lui donnent l'aire d'un ange, mais les anges n'abandonnent jamais alors qu'elle... si. Je dois bien l'aider je vais pas rester derrière elle en attendant qu'elle ouvre, sinon ça va être long. Le plus louche dans l'histoire c'est qu'il y a des créatures dans la salle et ils ont forcément dû l'entendre, les salauds. Ça y est, je m'énerve, il suffit vraiment d'un rien. Une odeur de peur m'envahit soudain, la ptite d'moiselle est tournée face à moi totalement terrifiée. Je suis SI effrayante que ça ? Elle se met maintenant à trembler. Décidément c’est pas ma journée.
" Tu as besoin d'aide? Ma voix est transformée par une sympathie exagérée.
- Oui... s'il vous plaît.
- Je m'appelle Lancy enchantée.
- Lydia... Elle est sur le point de pleurer. Vous êtes un faélien?
- Oui pourquoi? Ma voix a déraillé.
- Rien... dit-elle pleine de frayeur.
- Tu peux te décaler que j'ouvre? Et pas la peine de chialer, non mais je t'en foutrai des gens qui savent pas tourner une poignée."
Je suis définitivement énervée, l'autre se met vraiment à pleurer mais finit par se décalée. Je lui montre la poignet, la saisie, j'inspire et je rentre dans la salle de classe accompagnée d'un grand fracas et d'un "Yo", je tiens la porte à Lydia et prends une grosse voix:
"- Tu peux rentrer maintenant."
Le prof me fixe avec des yeux ronds comme des billes ainsi que toute la classe, je sers les poings énervée et c'est la que je m'en rend compte; j'ai arraché la poignée de porte, la pauvre est fracturée dans ma main. Fais chier. Je me frotte le crane et sort la seule chose qui me vient a l'esprit en me dirigeant vers une des chaises de classe.
" Désolée, c'est vraiment pas solide ce machin."
  

lundi 16 novembre 2015

Chapitre 1 - Aenor

Aenor



    " Je te préviens Aenor : Tu n'as pas intérêt à faire n'importe quoi cette fois. Un redoublement c'est largement assez ! " m'avertie sévèrement Tante Jeanne alors que notre voiture quitte la ville pour s'aventurer dans une épaisse forêt.

        Je soupire mais ne répond pas. J'en est marre qu'elle me reparle de cette histoire. Et puis je n'y étais pour rien !

        " Arrête de soupirer, jeune fille ! S'énerve-t-elle. Si tu crois que je vais te laisser foutre cette deuxième chance en l'air, tu te trompes lourdement ! Hors de question que tu recommences comme l'an dernier. C'est clair ? "

Je souffle avec énervement devant tant de reproches.

          "- C'était pas de ma faute ! J'y peux rien si les profs m'ont saqué toute l'année !

- Arrête ça tout de suite ! Et remets toi en question au lieu d'accuser les autres de ton échec scolaire !

- Mais c'est vrai ! C'est pas ma faute si la prof de maths était une grosse espéciste !

- Aenor ! hurle ma tante choquée, Je t'interdis d'insulter tes professeurs ! 

- Mais...

- Silence ! Me coupe-t-elle sèchement dans mes protestations. Tu vas me passer cette année sagement, sans catastrophe, sans problème de comportement et tu passeras en terminale avec les félicitations ! C'est clair ?"

        Je me recroqueville sur mon siège, penaude. Son ton est si froid et autoritaire que je ne peux que bredouiller un "oui" misérable. Tante Jeanne soupire et marmonne quelque chose au sujet de mon père et le fait qu'il se soit sauvé comme un voleur en lui laissant une gamine intenable sur le dos. Le tout en des termes bien moins élogieux, évidement. Cette remarque me fait grimacer : elle imagine réellement mon père capable de m'abandonner sans raison ? Cependant je me tais, prudente. Même si elle est la sœur de ma mère, il y a des secrets que je ne peux révéler à personne. Et d'un autre coté, je peux la comprendre, ça ne doit pas être facile pour une humaine de s'occuper d'un sorcière, surtout aussi maladroite que moi.

        La voiture s’arrête finalement sur un vaste parking en terre, me tirant de mes pensées. Je regarde autour de moi. De nombreux véhicules sont déjà garés et de nombreux lycéens se dirigent vers ce qui semble être un portail. Certains sont seuls, mais d'autres sont accompagnés de leurs parents. Je remarque d’ailleurs une famille de centaures au grands complet. Le top de la discrétion... Un peu plus loin, un chauffeur de taxi est occupé à asperger le siège passager avec une bombe d’insecticide anti-puces.

        "Tu es sûre que tu ne veux pas que je t’accompagne ?"

        Je me tourne vers ma tante qui semble plutôt inquiète. Je lui lance un sourire rassurant.

        "Non c'est bon, t'inquiète, je vais me débrouiller. Et puis j'ai 17 ans. Ce serait un peut la honte de venir accompagnée.

- Merci bien... Proteste-t-elle d'un ton faussement vexé. Sors tout de suite de cette voiture, petite ingrate !"

        Je souris. Jeanne a beau être sévère et râleuse, elle peut être sympa par moment. Je prend une profonde inspiration et sors du véhicule, suivie de ma tante qui m'aide à sortir mes valises du coffre. Un panneau indique l'endroit où nous devons les déposer afin qu'elles soient amenées à nos chambres respectives. Je commence à me diriger dans cette direction quand ma tante me retient pour me serrer dans ses bras. Je suis surprise : elle n'est pas si démonstrative d'habitude. Et gênée aussi. Ce n'est pas comme si nous nous trouvions en plein milieu d'un parking rempli de lycéens... dont sûrement quelques uns de mes camarades de classe !! Je me défais de son étreinte en grommelant. Étrangement, elle ne réagit pas et se contente de me conseiller de faire attention. Totalement ahurie par son comportement étrange, je me contente de marmonner un "Bien sûr..." qui l'aurait fait hurlé en temps normal avant de m'éloigner.

        C'est seulement alors que je déposes mes deux sacs sur le tas de bagage que je me rend compte que c'est la première fois que quelqu'un me sert dans ses bras depuis bientôt un an.


***


        Je stresse à mort. Il faut dire que je fais face à un château, du style Versailles miniature (Je crois que les prospectus disaient qu'il datait de la Renaissance...). Tout autour, s'étend un immense parc avec bosquets fleuris, arbres gigantesques et fontaines sculptées... la totale quoi. Et ils appellent ça un lycée !! Avec un décor pareil, pas étonnant que j'ai le trac ! Prenant une profonde inspiration, je franchis l’impressionnant portail orné de lions rugissants (les décorateurs en ont peut-être fait un peu trop...) en adressant un sourire lumineux à tous mes nouveaux camarades, même si le stress me ronge le ventre. Partout dans la cour des petits groupes se forment déjà et je commence à craindre d'être la seule nouvelle... L'HORREUR !

     J'aperçois soudain une fille (je crois...) seule sous un grand chêne, occupée à écouter de la musique. Je m’approche d'elle en souriant.

       " Salut ! Je m'exclame, Tu es nouvelle toi aussi ? "

Aucune réaction. Je continue malgré tout :

      " Je suis en première, mais je viens de changer de lycée, alors évidement je ne connais personne... Et toi tu es en qu'elle classe ? Tu as déménagé aussi ? "

La fille continue à fixer le portail d'un air absent. Et m'ignore totalement.

      " Hé ! tu pourrais répondre quand je te parle, espèce de sale gneue impolie ! Je suis pas invisible ! OK ? " Je me plante devant elle et m'agite dans tous les sens pour illustrer mes propos (ou plutôt mes cris).

     La fille me regarde – ENFIN ! - avec de grands yeux ahuris... comme toutes les personnes présentes. Et merde... Même pas cinq minutes que je suis là et je passe déjà pour une cinglée hystérique... Je crois que j'ai battu mon record (ma rentrée de seconde, où j'ai voulu rejoindre une amie au bout du self, de façon un peu trop enthousiaste, avant de m'entraver dans une chaise et de m'étaler lamentablement par terre, renversant mon plateau sur ma prof de maths qui passait malencontreusement par là...). 

        Histoire de ne pas me ridiculiser davantage, je prends un air vexé, tourne le dos à l'impolie et m'éloigne dignement. Malgré tout, les regards moqueurs ne me quittent pas. Je décide donc de fuir lâchement en me dirigeant vers la porte du château. Juste au-dessus de celle-ci, un bel écriteau calligraphié me fait oublier ma honte un instant : "Lycée de l'Antique Mystère", Sérieusement ? Là  ils en font vraiment TROP!

        Je m'approche d'un grand panneau au milieu du hall où sont affichés les listes de chaque classe. Je trouve facilement la mienne (la seule pour les 1ère S). A coté du nom de chaque élève est écrit l'espèce à laquelle il appartient. Je suis donc avec une vampire, deux loups garous, une neko et un dragon. Trop cool. Moi qui avait peur de ne me retrouver qu'avec des humains chiants et espècistes, je vais pouvoir me faire au moins quatre amis ! Quoique les loups-garous et les vampires ne s'aiment pas trop (comme quoi l'espècisme n'est pas propre aux humains...) mais au pire, j'arriverais bien à m'entendre avec l'un des quatre... Un groupe de filles apparaît à coté de moi et jette un coup d’œil à la liste.

        "Oh putain ! s'exclame une grande brune, visiblement la meneuse, J'y crois pas qu'ils nous ont mis avec des putains de monstres !"

        J'espère juste que ce n'est pas de moi qu'elle parle cette conne. Sinon elle ferait mieux de vérifier le contenu de son verre au prochain repas, parce que là, je suis en train de trouver une cobaye idéale pour mes potions ( la dernière fois, j'ai accidentellement provoqué une calvitie chez une de ces pestes. A la base c'était un somnifère mais bon...). Une autre fille, sa clone en plus petite et plus moche, l'interroge.

        "Vas-y Amanda, j'vois rien ! Tu peux pas m'dire c'est quoi qu'on va devoir se taper comme saloperies ?"

        Des cours de français sûrement, parce que, là, t'en a vraiment besoin.

        "Attends, je regarde... Deux caniches sur pattes, une saleté de chat noir , une suceuse de sang, un putain de serpent et une de ces sales sorcières de merde."

        Ah, si elle parle bien de moi... Amanda, tu peux dire au revoir à tes "magnifiques" cheveux à moitié cramés par le lisseur et déjà gras comme pas possible (quoique, ce n'est pas non plus une grande perte). Les filles à coté d'elle font une grimace de dégoût.

        "L'HORREUR ! S'exclame la naine, On peut pas demander à changer de classe ?

- Ça va être galère, y a qu'une seule première S..., répond une autre, une espèce de pouffe blonde trop maquillée, déçue.

- Génial... En tout cas je les laisse pas s'approcher. Surtout la vampire c'est des putains de saloperie ces trucs-là ! Tu les laisses faire et ils te vident de ton sang, comme ça, putain, en cinq minutes ! s'écrit Amanda."

        C'est moi, ou t'es incapable de faire une phrase sans sortir un "putain"?

        "Et la sorcière aussi, je veux pas qu'elle me refile ses verrues !" continue la petite moche - elle je lui ferais une potion spéciale Visage-couvert-de-pustules-dégueulasses, comme ça son physique sera plus en accord avec l'animal qui lui ressemble le plus, le crapaud !

-Et un lézard sérieux ! gémit la blondasse, j'l'imagine déjà, avec ses écailles et tout, en train de nous fixer avec ses yeux flippants...

-Heureusement que c'est l'seul mec, putains... A ce qui parait ces loups-garous c'est comme des putains d'animaux, ça saute sur tout ce qui bouge, surtout les mâles.

- Sérieux ! C'est vraiment dégueulasse ! On devrait les enfermer, le monde se porterait mieux...

        C'est toi qu'on devrais enfermer plutôt, ça nous éviterais de t’entendre raconter des conneries !

- Ouai. Dans un putain de zoo, après tout c'est leur place ! s'écrit Amanda-la-putain (bah quoi ?) visiblement fière d'elle.

        Là c'est trop. Je ne peux pas en supporter plus. Je me retourne vers elles avec un grand sourire hypocrite sur le visage.

        "Salut ! Vous êtes en 1ère vous aussi ?

- Oui répond Amanda-la-chieuse avec un sourire aussi naturel qu'une pub Colgate, les dents jaunasses en plus, en me serrant la main. Je suis Amanda Chabot. Et voici Elisa et Flavie."

        Elle me désigne successivement le peau de peinture blond et la naine brune qui me serrent la main chacune à leur tour.

        "Moi c'est Aénor Howl." Je leur répond en guettant leur réaction, qui ne tarde pas à arriver. Le sourire d'Amanda et Elisa se crispe et se décompose lorsqu'elles réalisent à qui elles ont affaire. Visiblement un peu plus longue à la détente, Flavie-le-crapaud continue de me regarder avec son sourire niais sans lâcher ma main. Elle me fait presque pitié, alors je décide de lui donner un coup de pouce. Je me penche vers elle avec un sourire sadique.

        "Désolée, tu vas avoir des boutons."

        Puis je lâche sa main et m'éloigne sans leur accorder un regard. J'entend un gémissement dégoutté derrière moi, signe que l'information est enfin parvenue au cerveau de Flavie.



***


        Je me dirige vers la salle où ma classe doit se regrouper. L'année commence vraiment bien. Je me suis prise le vent du siècle, me suis ridiculisée en publique et dois partager ma classe avec trois grosses connasses espécistes ! Je croise les doigts en espérant que la suite se passe mieux. Une autre fille attend déjà devant la porte. Elle se tient bien droite dans un coin et lit un gros livre. Elle ne lève pas les yeux quand je m'installe à côté d'elle. Ayant bien retenue la leçon du vent monumentale que je me suis prise dans la cour, je décide de tenter une approche plus subtile. J'essaie de jeter un coup d’œil discret à la couverture du roman. Avec un peu de chance, je l'ai déjà lu et ça nous fera un sujet de conversation. Cependant, elle se décale, ne me laissant ni le temps de lire le titre, ni celui de reconnaître l'illustration. Sympa...

        Je tente à nouveau de jeter un coup d’œil et me penche vers elle. Je marche par le même occasion sur mon propre lacet, ce qui a pour conséquence de me faire trébucher lamentablement. Je parvient cependant à me raccrocher in-extremis à la manche de ma voisine qui ne bronche pas.

        Je pousse un soupire de soulagement et me redresse avec le plus de dignité possible. La fille à enfin levé ses yeux de son livre et me fixe froidement d'un air agacé. Je rêve ou je viens de me faire une nouvelle ennemie ?! Et moi qui pensait que mes emmerdes étaient finies ! Je suis vraiment trop optimiste... Bon, on laisse tomber la discrétion et la subtilité, de toute façon, ce n'est pas fait pour moi.

        "Salut ! Je m'appelle Aenor. Je suis désolée de t'être tombée dessus. Je ne l'ai pas fait exprès, je te jure !" Je commence en souriant alors que ma conscience me hurle : "Bien sûr que t'as pas fait exprès ! T'allais pas lui sauter dessus, quand même." Parfois, je m'énerve moi même...

        L'expression de la fille ne varie pas d'un iota, ce qui ne me semble pas très encouragent. Serais-je victime de la malédiction des vents à répétition ? Je jette un coup d’œil à son visage inexpressif partiellement caché derrière une mèche brune. Vite, il faut que je trouve un sujet de discussion. Allez Aenor, pose lui une question, fait une remarque, parle lui du beau-temps, dit un truc, n'importe quoi !
"Il est sympa ce mur. J'aime bien, pas toi ?"

        Je mets un moment à réaliser ce que je viens de dire. Ma conscience un peu moins et se met immédiatement à hurler dans ma tête : MAIS C'EST QUOI CETTE REMARQUE DE MERDE ! Tu es stupide ou quoi ?

        Pour une fois, je suis plutôt d'accord avec elle. Pourquoi diable, parmi tous les sujets de discussion possibles et imaginables, j'ai choisi de parler de la décoration du mur ??? (Qui, soit dit en passant, ne casse pas trois pattes à un canard... Enfin c'est un mur quoi.) L’indifférence de la fille laisse place à la surprise, puis à l'incompréhension la plus totale. Son œil visible laissant apercevoir l'énorme bug mental que je viens de provoquer. Le bon côté des choses c'est que j'ai ENFIN réussi à provoquer une réaction chez elle. Le mauvais c'est qu'elle va me prendre pour une débile pour le restant de mes jours... Merde ! Moi qui pensais enfin pouvoir me faire une amie !

        Alors que je m’apprête à reprendre la parole et qu'elle continue à me fixer l'œil rond et sa bouche bée (On dirait une carpe borgne, mais ça, je vais éviter de le lui dire...), une voix haut-perchée retenti dans le couloir.

        "Nan mais c'est dégueu, quoi !! C'est tellement dégueu qu'j'ai limite envie d'me couper la main !"

        Cette chère Flavie... Elle traverse le couloir en poussant des gémissements suraiguës et se lave frénétiquement la main au gel hydroalcoolique. Pathétique. A coté d'elle, Elisa lui tapote l'épaule en me montrant du doit, la faisant pâlir. Elle tente de faire demi-tour, mais Amanda la tire par le bras (le propre bien sûr) et l'oblige à avancer. Cependant, elle passe devant moi en m'ignorant avant de s’arrêter devant ma voisine.

        " Les filles, je crois que j'ai trouvée un autre putain de monstre ! s'exclame-t-elle fièrement, Elles vont bien ensemble pas vrai !"

        L’inconnue, qui s'était entre temps replongée dans sa lecture et sa musique, lève à nouveau les yeux et retire ses écouteurs. Son indifférence semble avoir à nouveau disparue, vu le regard glacial qu'elle leur lance.

        "Et, toi ! L'apostrophe Amanda d'un ton agressif. T'es quoi l'attardée ? Oh, je sais, tu dois être un  putain de zombie."

        Je me raidie en entendant ce mot. Ma mâchoire se contracte toute seule et mes poings se serrent. Elle vient de dire une énorme connerie.

        "Tu t'es trompée de salle. On n'a pas de putain de zombie dans notre classe, heureusement. Continue  Amanda. Ça va, t'es pas aussi moche que tes semblables. Mais putain, t'as bien l'air aussi lente ! J'ai pas raison les filles ?"

        Et elle éclate de rire, fière de son humour dévastateur, bientôt suivie des ses deux dindes... pardon amies. Quelle bande d'abruties... Je m'avance pour leur mettre une belle tarte (j'ai hâte de voir Flavie se tartiner son gel puant sur la gueule...). Je n'en ai cependant pas le temps. Avant même que je puisse faire un geste, la fille brune se tourne rapidement vers elles, révélant un deuxième œil rouge sang. Amanda se fige sur place, paralysée par cette vison. A coté d'elle, Flavie et Élisa continuent à glousser comme des pintades hystériques sans se rendre compte de la détresse de leur amie. Celle-ci les pousse vers la sortie en marmonnant : " Putain, ça pue trop ici... On va prendre l'air.".

        Je soupire de soulagement en les voyant partir. Elles sont vraiment insupportables... Et on voit bien qu'elles n'y connaissent rien. Typique des abrutis espécistes ! Ils passent leur temps à nous critiquer mais ne savent absolument rien à notre sujet ! Un zombie... et puis quoi encore ? Si c'est trois débiles se renseignaient un minimum, elles sauraient que ce genre de pratique est un crime grave ! Très grave même ! Je donne un violent coup de pied dans le mur et me mord la lèvre en sentant mon orteil se tordre. Mais je fais quoi là ? Je m'adosse contre un radiateur et tente de me calmer. Ce n'est pas le moment de péter un plomb. Mais bordel, pourquoi a-t-il fallu qu'elles abordent CE sujet ? Elles auraient pu sortir n'importe quelle insulte. N'importe laquelle ! Mais il a fallu qu'elles choisissent celle-là. Ce simple mot qui à lui tout seul à le pouvoir de me mettre dans tous mes états et de me rappeler à quel point ma vie est merdique. Ma vision devient floue et je sens un liquide salé couler le long de mon visage. Je lève les yeux. La vampire me fixe de son œil vert, l'air décontenancée. Je renifle et m'essuie rageusement le vissage avec ma manche.

        "Quelle bande de connes..." Je marmonne pour moi même.

        Elle tourne la tête vers la direction prise par le trio et hoche la tête d'un air approbateur. Je souris. Il semblerait que j'ai finalement réussi a établir la communication.

vendredi 12 juin 2015

L'histoire

Tout commence derrière ce vieux portail orné de deux lions, assis fièrement, à la crinière majestueuse.
Il s'ouvre, laissant apparaître un lumineux château de la renaissance. L'allée en gravier, ombragée d'arbres en fleur, mène à une fontaine gigantesque dont l'eau vit à travers de nombreuses créatures en pierre blanche. En se rapprochant, on se rend compte que la luminosité de la battisse vient de milliers de vitraux colorés sur lesquels on aperçoit çà et là des êtres mystiques.
Une pancarte au-dessus de la double porte principale annonce : Lycée de l'Antique Mystère.

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